Erzbierschof ou “quand dépenser de l’argent est un plaisir” !

Boosté par le choix incroyable proposé par Erzbierschof ainsi que par mes derniers échanges avec le chasseur de bières suèdois Per Forsgren (un véritable Ibrahimovic de la bière), mon insatiété quasi-permanente a trouvé du répondant lors du mois passé…

Comme souvent en cas de submersion de ma réserve de bières, j’ai axé mes priorités sur les produits avec les dates de péremption les plus modestes. C’est la raison principale pour laquelle le pays le plus représenté cette fois-ci à été la Suède avec 18 bières sur un total de 74. La Suisse – battue une fois n’est pas coutume – suit avec 14 bières devant la Belgique avec 11. Si le nombre de pays différents est resté avec 11 en deçà de la moyenne, il faut noter tout de même des invités inhabituels avec la Namibie et l’Islande. Si la bière du nord – la Gæðingur Stout (ça se prononce comme ça s’écrit…) – était excellente, les deux africaines, la Red et la Bokbeer de la brasserie Camelthorn, m’ont laissé passablement dubitatif. Il y a encore fort à faire !

les deux nouveaux – excellents – rejetons de Jérôme

Aucune nouvelle brasserie suisse a mon actif cette fois-ci, par contre quelques très bonnes bières en provenance de terrains connus. Je citerai dans l’ordre la Breakfast Porter de Storm&Anchor, la √225 Saison de la BFM, l’UG-Köhler d’UG-Bräu, la Nachtschatten de Herzbräu, la Brauwerk Morena, la Starkes Kölsch de Gutknecht’s Hammerbier et l’Ulster IPA de Strättligen. Du bon et du varié ! Mais pas que … En témoignent la Jubiläums-Sud de Herzbräu (infectée ?) et bien sûr la Cardinal Eve Spiced Apple de mes amis de Feldschlösschen.

Puisque nous parlons mauvaises bières, restons-y un instant, car il y en a eu malheureusement pas mal. La palme est revenue à l’ignominieuse Gordon Finest Chrome de la très souvent douteuse pseudo-brasserie pseudo-belge John Martin (ou Anthony Martin ou tout simplement Martin, je ne sais plus vraiment …). Une chose est sûre: le mot “finest” prend avec eux une toute autre dimension …

caution: very bad beer inside !

Je citerai encore l’affreuse Wolferstetter Edel Hell qui n’a d’edel que le nom, les deux bières Ikea (on ne rigole pas !) brassées par les modestes suèdois de Krönleins (Öl Ljus Lager et Öl Mörk Lager) ainsi que la consternante Flensburger Dunkel. Et je ne serais pas complet si j’omettais la déception du mois: j’ai nommé la Kuhnhen Bourbon Barrel Fourth Dementia. Et tant pis si mon opinion en ce qui la concerne va à contre-courant de nombreux avis (y compris celui, fort respectable, de mon excellent confrère et néanmoins ami “Erzbierschof” Toni ;-)): je maintiens que cette bière est à côté de la plaque !

Bon, je me suis assez plaint, passons au positif. Et ce en allant crescendo.

Tout d’abord un petit clin d’oeil à une brasserie trappiste dont les bières ne m’avaient plus enchanté depuis environ 20 ans: Chimay. Et bien ce manquement a été corrigé grâce à leur bière spéciale, produite à l’occasion des 150 années de la brasserie, la Chimay Spéciale Cent Cinquante. Bon, bien sûr, elle ne m’a pas fait rêver durant toute la nuit qui a suivi, mais tout de même, pour quelqu’un comme moi qui est persuadé du changement (négatif) des bières de Chimay depuis le milieu des années nonantes, cette nouvelle création ne peut être que réjouissante.

Avant de parler du top 3, voici encore quelques superbes bières qui étaient et sont encore pour la plupart disponibles, non pas chez l’épicier du coin, mais bien sûr chez Erzbierschof (et non: je ne reçois pas 100 francs chaque fois que j’écris le nom du meilleur magasin de bières et meilleur bar de Suisse …):

La troisième place du mois revient à une vieille connaissance belge, tout comme Chimay, mais qui elle ne m’a jamais déçu avec sa bière phare. Même les Belges prennent lentement l’habitude de mettre du houblon dans leurs bières et le résultat ici – la Duvel Tripel Hop 2012 Citra , qui garde les caractéristiques principales d’une “Belgian Strong Ale” – est à mon avis une superbe réussite.

La Mikkeller Spontanframboos est une véritable merveille. Brassée – comme la majorité des créations de Mikkeller – par les belges de DeProef – ce lambic allie une franche et séduisante aigreur à une certaine complexité. A ne manquer sous aucun prétexte si vous la croisez !

Finalement, la victoire du mois revient aux inévitables écossais de BrewDog avec leur Tokyo Rising Sun. Cette Imperial Stout robuste (13.2%) et complexe a été vieillie pendant 4 ans dans des fûts de whisky des Highland (il existe aussi une version Lowland).  Une bière à savourer lentement au coin du feu …

cheers !